La cène, 300x150, huile sur toile, 2018

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Omar Project

Ce projet s’inscrit dans une réflexion sur l’histoire de l’art et le rôle de la représentation dans l’histoire des dominations ou comment ceux qui dominent utilisent la représentation pour renforcer et légitimer leur place.
De la même manière que « les vainqueurs écrivent l’histoire », ils écrivent aussi l’histoire de l’art. Ils la cloisonnent, la classe et dictent ce que doit être la modernité.
Pour resituer mon propos, il faut savoir qu’ayant grandi à Paris, j’ai découvert l’art par le biais des musées parisiens et des livres sur l’art classique occidental. Etant née en Algérie puis naturalisée française, mon histoire africaine a toujours été présente dans ma démarche artistique. Ma double culture algérienne et française me permet d’appréhender l’héritage de la colonisation d’une manière sensible et singulière et d’essayer de réinventer un présent en phase avec ma réalité.

Les populations issues de l’immigration, de l’esclavage et les minorités en générale ne peuvent s’identifier à ces représentations provenant de l’histoire de l’art comme elles ont du mal aussi à s’identifier aux héros du cinéma le plus souvent blanc.

Pour moi, il est très important d’utiliser le médium de la peinture dans un sens « classique » car en faisant cela on procède à une remise en question de l’histoire de l’art et on va à la source de l’histoire des représentations. L’âge classique hante d’une manière constante nos représentations et l’idée que l’on se fait de l’art.
Il est remarquable que les Émirats arabes unis ont acheté une franchise du Louvres implanté à Abou dabi avec les œuvres qui correspondent.
Il est naturel et urgent de réfléchir à l’impact de ces représentations, à l’héritage et au dialogue que l’on peut entretenir avec cette histoire de l’art.
Il est important de comprendre que toute nouvelle représentation a le pouvoir de remodeler cette histoire et à sortir du rapport de domination.

Pour donner un exemple concret ; l’histoire de l’art classique occidentale a pratiquement toujours représenté Jésus Christ typé européen blanc. Ce qui est parfaitement compréhensible si on revient au contexte historique de propagation du christianisme en Europe et des figures de pouvoir de l’Eglise. Mais cela devient gênant quand on sait que Jésus était un juif du Moyen Orient et qu’il était forcément typé tel quel. Or la figure de Jésus européen continue, dans le contexte aujourd’hui de brassage des populations, à occuper la place dans la majorité des églises d’Europe ainsi que des musées.

Cette réflexion rejoint celle des afrofuturistes qui se positionnent plus dans le champ de la science-fiction et de la culture en générale.



SAINT-GEORGES #1, 200x 170 cm, oil on canvas, 2018 


SAINT-GEORGES #2, 200x 170 cm, oil on canvas, 2018 


SAINT-GEORGES #3, 200x 170 cm, oil on canvas, 2018 


Omar, 120x 100 cm, oil on canvas, SOLD 


Atlantique noir, triptyque, 300x 150 cm, oil on canvas - SOLD 


LA CÈNE, 300x 150 cm, oil on canvas, 2018 


Pardonne-moi, triptyque, 120x 100 cm, oil on canvas 


Atlantique noir, triptyque, 170x 70 cm, oil on canvas